11 mars 2006 : le desormais repas annuel de la "terminale Math Elem 1 1966/1967"

pour mémoire ...
- mathelem 67 en mai 2004
- mathelem 67 en mai 2005


et ci dessous
- la photo 39 ans plus tôt
- le tout aussi traditionnel compte rendu de Claude
- les photos 2006





Le compte rendu de Claude :

Bonjour à tous,

Voici, comme prévu, le compte-rendu de notre réunion annuelle.
Nous sommes accueillis chez Roger, dans son home de la rue des Malassis. Nous nous sommes retrouvés « Biendebout » dans son salon pour l'apéritif. Tout le monde est là sauf la femme d'Hervé Castille, qui n'a jamais été infirmière. Nous apprendrons au cours du repas que la femme de Noël est réellement infirmière mais de garde, raison pour laquelle elle n'a pas pu venir. Martine a opté pour un style très managerial classique: veste noire simili-cuir, jupe droite noire longueur 1962-1963 (avant la forme canonique « Mary Quant »), bottes noires vernies, manteau croisé noir en cashemire. Dommage pour le foulard en soie Hermès qui ne se porte pas tirebouchonné autour du cou, mais lâche avec un noeud au niveau du sternum, ainsi que le pullover bordeaux col en V qui aurait pu être avantageusement remplacé par un chemisier blanc à manchettes à double boutonnage, le col légèrement relevé. A part ces deux fautes de goût, somme toute minimes, son discours est toujours coulé et ample. Elle a les qualités de Laurence Parisot sans en avoir les défauts, le sourire classieux que n'a pas Angela Merkel, bref c'est une sorte d'Hillary Clinton à la française. Nous nous rendons à notre restaurant. Je passe sur le début qui est connu: entrée, dépose des vêtements, apéritif, commande des menus. Hervé goûte le vin et nous donne ses conclusions: il est violet (bien que nous ayons demandé un vin rouge!), il a du tanin, son nez est café, il est tanique (et non tonique, ce qu'est Hervé), il n'a pas un franc goût, il a un goût de réglisse (il doit avoir en tête les réglisses enroulés et les bouts de bois des années soixante). Bernard ajoute, sans le goûter, qu'il ne doit pas être très vieux et qu'il pourra se conserver. Effectivement la serveuse nous montre l'étiquette qui indique 2003. Du coup, plusieurs d'entre nous proposent de le conserver pour l'année prochaine et de boire de l'eau minérale à la place. L'idée n'est pas retenue. Hervé conclu en nous parlant des graves, sans nous dire ce qu'il en est des aigus. Martine nous fait un exposé magistral sur les nouvelles tendances du management qui s'occupent du côté droit du cerveau. Le grand défaut du management français a été jusqu'à aujourd'hui de ne s'occuper que du côté gauche. Elle organise des séminaires qui sont dispensés aux cadres dirigeants de sa boîte. Le séminaire n'est pas dirigé par un spécialiste du sujet mais par un... prestidigateur. Elle nous raconte son exposé que nous n'arrivons pas à suivre de façon rationnelle puisqu'il est question de boîtes qui apparaissent et disparaissent, de foulards (peut-être porte-t-elle un de ces fameux foulards sortis du chapeau), de colombes, de lapins, etc... Elle nous rappelle que la Caisse des Dépôts et Consignations possède le musée Grévin, lieu magique où se produisent des prestigidateurs renommés. Bernard, qui suit l'exposé de façon appliquée, finit par émettre l'idée qu'il n'y a pas grande différence et même égalité au sens strict entre les métiers de la finance et l'illusionisme. Hervé nous parle d'Arielle Witez. Il brosse un tableau d'Arielle Witez sous la forme d'une grande épopée, sa vie et ses oeuvres. Au bout d'une dizaine de minutes d'un discours virgilien, Bernard Butet flaire le subterfuge et interrompt Hervé. En fait Arielle Witez est un personnage virtuel qu'Hervé vient d'inventer. Toujours en quête de femmes exceptionnelles, il pensait à Arielle Dombasle et il a substitué Witez à Dombasle. Comme tout se passe à la vitesse des hyperfréquences, personne n'avait rien remarqué tout de suite.

S'ensuit une étonnante discussion, qui va crescendo, autour du prénom des enfants de Martine qu'elle refuse de nous rappeler. Elle refuse de nous donner les prénoms de ses deux garçons, dont tout le monde sait qu'entre Vincent, Laurent et Florent au moins deux dans cet ensemble sont justes. Tout commence par l'annonce que voici: son fils aîné (Vincent?) est allé rencontrer un mannequin à Bucarest pendant le week-end dernier (pas un mannequin de vitrine, une femme dont le métier est mannequin). Nous apprenons au passage que son fils a fait Veto comme le fameux Zylberberg qui était une bête parmi les bêtes de classe. A la question quel est le prénom de son garçon, Martine répond: « j'vous le dirai pas... nananèèèèère... ». Stupéfaction autour de la table. Ensuite, elle nous explique que le prénom de ses enfants fait partie des informations confidentielles au même titre que son salaire ou son code de carte bancaire. Jean, qui est au fait des règles de droit concernant les questions de confidentialité, demande si les prénoms de ses enfants sont consignés à la Caisse des Dépôts. Nous n'en saurons rien. Avec Hervé nous essayons d'autres moyens plus à notre portée sur le plan intellectuel en proposant de jouer à « Jacques a dit ». A l'injonction « Jacques a dit: donne nous le prénom de tes enfants », Martine refuse carrément d'obtempérer. Elle a un gage.

La discussion devient de plus en plus animée, à la limite de l'emballement incontrôlable. C'est à ce moment là qu'Hervé, sur un ton très professoral, nous fait un bref topo sur la différence entre le bruit et le signal utile. Pendant ce temps Jean-Louis, de son portable, appelle Marie-Françoise pour savoir ce qu'il en est, il me passe son téléphone au moment où la sonnerie commence à retentir (bon exemple de la tactique de la « patate chaude »). La question que tout le monde se pose: Marie-Françoise n'est pas là, pourquoi? A-t-elle besoin d'un psy? Plusieurs idées sont retenues pour qu'elle participe à notre réunion de l'année prochaine. Deux « motions », toutes les deux lacaniennes, sont en concurrence. La première consiste à demander au patron de l'Arc-en-Ciel de remplacer les chaises et tables non occupées par des canapés. Le mot « canapé » pouvant prêter à confusion pour un restaurateur, c'est le mot « divan » qui est retenu. La deuxième consiste à prendre chacun un rendez-vous pour une consultation le jour de notre prochain repas. Hervé précise qu'il prend rendez-vous plutôt vers 14 heures car il fait du moving le matin. Les rendez-vous de la matinée seront plutôt pris par les travailleurs. La veille de notre prochain repas, chacun téléphone pour annuler son rendez-vous, Marie-Françoise se trouvera être disponible pour se rendre au repas. Bien sûr les consultations seront payées. Martine nous explique que dans son travail le français est la langue officielle pour les réunions, les notes, les échanges de mails, etc... Noël, qui connaît bien ce milieu, confirme cela. Voici quelques exemples: le front office, le back office, le limited partnership, le private enquiry, le foreign exchange dinner room. Un très grand moment est consacré à des réflexions que j'appellerai « essentielles », au sens où elles concernent donc l'essence des choses. L'émotion est à son comble lorsque Martine nous raconte le jour où elle a choisi la voie professionnelle dans laquelle elle s'est engagée. C'est sous la forme d'une illumination lorsqu'elle est entrée dans une salle des changes. Autour de la table, un silence plane, tout le monde pense au chemin de Damas de Saint Paul, à Paul Claudel derrière un pilier dans l'église Saint Sulpice. Martine lève la tête vers le plafond de la salle des changes, et, comme tous ceux qui ont vu le plafond de la chapelle Sixtine ou celui de l'Opéra Garnier, elle a, selon ses termes, une « illumination »: « je consacrerai ma vie au Back office ». Ce moment du repas étant consacré à des choses très sérieuses, nous saurons qu'en matière financière les fonds sont fongibles. Plusieurs d'entre nous se frottent les yeux: qu'est-ce? quoi qui nya? Nous allons écrire à Monsieur Audebert pour savoir s'il s'agit d'une proposition logiquement construite, d'une tautologie, d'une vérité première, d'un ???????? au sens de Platon, d'une trivialité... Nous poursuivons dans le même registre lorsque Martine nous dit qu'elle fait des recettes: fiscales? de cuisine? de projets? .... Noël nous annonce, tel Hegel annonçant que le réel et le rationnel sont identiques, que le front et le back office sont une seule et même chose. Déjà, Pierre Dac, en 1964, nous étions alors en classe de seconde, nous avait annoncé dans l'Os à moelle que « rien n'est plus semblable au même que ce qui est pareil à l'identique ». Enfin nous apprenons par Hervé qu'il n'existe pas de masse magnétique libre. Pour ceux qui n'ont pas compris, retenez simplement que DivD = 0, çà suffit. Vers la fin du repas, Martine s'absente pour se rendre au premier étage. Pendant ce temps de nombreuses questions fusent de toutes part, quelques-unes sont dignes de permissionnaires regagnant leur domicile. Y a-t-il un black office? Dans le back office, y a-t-il des relations Sado-Maso? Est-ce que parfois des clients pratiquent le Back aux fesses? Dans la salle d'attente a-t-on prévu un Back à sable? Est-ce que le célèbre groupe Los Bravos connaissait le Back office lorsqu'ils ont écrit « Back is Back », morceau très célèbre repris par Johnny Hallyday sous le titre « Noir office c'est Noir office ». Johnny ne connaît rien au Noir office, c'est Universal qui s'occupe de cela, et depuis qu'il est belge dans sa tête « noir c'est noir ». Qu'en est-il du Back à lauréats? Pratique-t-on le Back chiche? Y a-t-il une théorie axiomatique du Back office? Jean-Louis nous montre sur son portable les photos de classe. C'est à ce moment-là, comme les autres années, que nous parlons des filles du lycée. Au fait, nous revenons encore sur le (réel ou virtuel?) petit ami de Martine en Mathélem. Là aussi c'est confidentiel, elle se contente de réponses à la fois très générales et surfaciques: « à cette époque, on se raccompagnait, on repartait ensemble vers nos domiciles, on se donnait la main uniquement lorsqu'on était sûr de ne plus être vus, on se quittait tendrement au bas de l'immeuble... », toutes choses que nous avons tous connu. Nous n'apprendrons rien, y a-t-il d'ailleurs quelque chose à apprendre? On termine par des questions diverses, comme dans une assemblée générale. Le nombre d'Hommes et de Femmes dans un back office. Ici, la réponse est parfaitement claire: la parité n'est pas respectée puisque 60 à 65% des postes sont occupés par des femmes. Voici les sports pratiqués par les uns et les autres. Martine: le rock (avec ou sans le roll?) + stretching. Hervé (Castille): foot + tennis + ski. B.B.: Rien. Jean-Louis: sport avec modération. Roger: plus rien. Noël: course à pied + vélo (nous n'avons pas su si c'est séparément ou s'il fait de la course à pied pour rattraper son vélo comme Jacques Tati dans Jour de fête), le marathon de Londres en 4h25 (avec une déchirure musculaire) et Bois-le-Roi Cognac en plusieurs heures. Claude: Kendo. Hervé (Delebarre): fitness + moving + step + body-step + step-by-step + pas-à-pas + tennis + marathon (en 8 heures).

Je termine ce CR (= compte rendu) par trois informations pratiques à noter dans vos cahiers, sauf pour Hervé qui nous a dit ne prendre des notes qu'en format A1. Le cinquantenaire du lycée en 2008. Le repas des Mathélem en 2007 aura lieu le 10 mars 2007 (et non le 05 mars comme cela a été fixé à la fin du repas à cause des vacances scolaires). Notez bien sur vos agendas la date du 10 mars 2007. Nous fêterons les 40ans du bac obtenu en 1967. A la demande de Martine, voici la liste des élèves par ordre alphabétique: Auger C., Baudy J.-L., Brisson J.-P., Brochot G., Brunier-Coulin C., Butet B., Cabo T., Ciron R., Cohen R.-A., Colin J.-L., Delebarre H., Delhoume D., Deslandes N., Duclau P., Démont C., Forni A., Gaultier C., Gilbert X., Guyot M., Kargayan M., Lalauze M.-F., Lallier M., Leborgne R., Madon J.-L., Messelier R.-P., Molinier G., Mousseau G., Pérez J.-P., Philippart X., Richard D., Vialet G., Waucheul J.-P.

Avec mes amitiés à tous.


les photos 2006 (prises par Hervé)